1. |
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vous n'aurez pas mon étincelle !
comme une pâle figurine
trempée de nitroglycérine
pieds nus dans le ball park
crois-tu qu’elle me remarque?
tu me dis non
mais tu as tort
ne la crois pas immunisée contre les coups du sort
pieds nus dans le ball park
une âme attend son corps
pluie tiède
sur les brins d’herbe de fin d’été
pas besoin d’aide
pour respirer –
les brindilles crissent
(c’est pratiquement la forêt qui m’appelle)
une odeur triste – pressons le pas
la vie laide devient belle
(si tu ne l’avais pas cueillie
on ne te l’aurait pas volée
– c’est pourquoi je ne l’ai pas cueillie)
elle me dit :
je t’offre mon chef d’œuvre à la fin tu le bâcles
je te fais le spectacle mais tu ne comprends pas (jamais !)
je suis née au-dessous du volcan
dans un lit de mezcal dont on croque le ver
je dois brûler trois fois
trois fois
je suis un manuscrit dont se perd le message je suis une scorie
je n’ai pas de visage
mais telle que tu me vois
je t’ai pas attendue pour regarder le temps
passer
je t’ai pas attendue pour entrer dans le feu
je t’ai pas attendue pour mordre dans le fruit
tombé
je t’ai pas attendue pour commencer le jeu
trois fois :
fréquence cadence
fréquence cadence
fréquence cadence
séquence –
transe
as-tu donc si peur de vivre ?
as-tu donc si peur de vivre ?
heu
pas vraiment
c’est que je suis morte moi-même un certain nombres de reprises
pour traverser des incendies je me suis noyée également
des meurtres? carrément !
– mais c’est que j’en ai neuf, moi,
pas trois, et ce message, je ne l’écrirai pas encore une fois
(ne relis pas ce passage)
si pour moi l’amour est un songe
comment se fait que la jalousie nous ronge ?
– que vais-je faire de ce mensonge
mais que dit-elle:
non ?
bon
telle une pâle figurine (un pantin désarticulé)
dévêtue sous sa gabardine (à poil, quoi)
pieds nus dans le ball-park
crois-tu qu’elle me fait signe ?
non, mais
il faudra bien qu’elle me revienne
il faudra bien qu’elle me l’apprenne
la mélodie qui fait le sens de la chanson
l’essence de la chanson (vous n’aurez pas mon étincelle !)
l’essence de la chanson (pour démarrer la combustion)
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2. |
par le corps
06:27
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par le corps
si quand on aime il faut partir
partons avant la nuit
longue route à parcourir
alors pour tromper l’ennui j’ai pris
un peu d’herbe pour moi
un peu de vin pour toi
un peu de vin pour toi…
coule
sur tes lèvres
la plus belle chanson du monde
roule
sur ta peau
depuis que la terre est ronde
tourne
à rebours (pour en revenir là)
tout est facile
saoule
sous la lune
(le temps ne m’atteint pas)
j’ai attendu que cet amour meure
attendu des jours voire même des heures
perdue quand le soleil va, tu vois
je demeure
car à quoi bon naviguer
si ce n’est pour chavirer par-dessus bord ?
à quoi bon s’échapper
si ce n’est pas pour te retrouver jouer dehors ?
à quoi bon aimer si ce n’est pas pour aimer encore plus fort ?
la douceur dans les yeux de quelqu’un d’autre ?
elle m’insupporte
il fait froid dehors mais je ne veux pas
passer la porte
on va pas quitter l’aventure
sans avoir revu la terre
d’ avoir trop vécu dans le feu
on sait qu’il n’y a pas de retour
en arrière
le mouvement est éphémère
mais c’est comme si c’était hier
c’est comme si c’était hier
tout
était clair
le cycle de la lumière
parfois
me désespère
j’ai attendu que cet amour meure
attendu des jours voire même des heures
mais perdue quand le soleil va, tu vois
je demeure
car à quoi bon récolter si ce n’est pas pour essaimer
(à quoi bon récolter si ce n’est pas pour essaimer?)
à quoi bon virer de bord ?
pourquoi s’attacher à ce trésor ?
à quoi bon s’éveiller si ce n’est pour te regarder
quand tu dors encore, j'adore
à quoi bon s’incarner si ce n’est pas
pour terminer ?
à quoi bon s’incarner si ce n’est pas
pour terminer
par le corps ?
(par le corps)
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3. |
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c’est le grand jour je fais mon entrée dans le monde
une farce noire et profonde
je n’y suis pas allée de main morte
faut dire que cette bourrasque était forte
sans quoi je n’aurais jamais quitté le port
suis pas du genre à abandonner le fort
t’as vu la robe à fleurs que je porte
qui m’a donc attifée de la sorte ?
si c’est la guerre ça fait pas sérieux
courir dans les couloirs pour fuir les infirmières
je n’irai pas, il n’y a pas d’enjeu
les coups d’éclat tu me l’as dit c’est pour les bleus
(mademoiselle esquié est attendue au bureau des admissions.)
je suis partante pour passer la seconde
on fait le mur : je l’annonce à la ronde
il faut toujours que je la ramène
je me promène dans mon poème
c’est pas pour dire mais on s’ennuie à la longue
j’adorais ça mais j’en ai marre du ping-pong
le satori à la cantine
c’était peut-être l’héroïne ?
(tu y as pensé à ça ?)
c’est pas l’enfer
mais ce n’est guère mieux
retrouve-moi plutôt dans la cour de derrière
quant à l’amour, ce n’est pas le lieu
c’est un effet secondaire
c’est un effet secondaire
je veux revoir ma rivière
t’as éclaté la cuiller
c’est le grand jour je fais mon entrée dans le monde …
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4. |
les enfants du silence
07:25
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les enfants du silence
si elle revient vous hanter mon adolescence
vous savez où vous adresser
c’est un docteur si sympathique
qui m’aura jugée hystérique
même si finalement en retraçant l’historique
mon tableau est atypique
les enfants du silence
pas de doute on est bien en france
ça se mesure à l’ arrogance - c’est qu’on a fait la résistance
vous trouvez vraiment ça joli ces cailloux gris ?!
la beauté de nos mères
ronger leur frein mais sans rien faire
car à la fin il n’y en a qu’un à protéger
c’est le mâl qui opère
la loi tue, de nos pères
ne surtout pas la foutre à l’air
et quitte à piétiner notre progéniture
la propulser dans le futur
un couteau dans la boîte à gants
la mort à l’entrejambe
les crimes existaient-ils avant qu’ils soient nommés
rappelez-moi ? (à l’évidence)
je vais devoir vous sacrifier
ou à défaut me scarifier
vous seuls sauriez ce que j’ai vu de mon enfance (plus rugueux)
je n’irais vous le révéler
il faut pas nommer la souffrance
il faut garder cette innocence
je vous aurais même pardonné vos offenses
le pouvoir m’en était donné
que je sois une faible femme
un sage sur la montagne
Ou juste gaie comme la séquestrée de Poitiers
pas touche à la vérité
mais tu peux chanter la résilience
exacerber l’état de trance
moi qui pourrais bien encore finir attachée
je suis là quand vous trébuchez
époustouflée par la béance
la terreur pour toute enfance
mais quand tu sais que la bulle a déjà crevé
mais quand tu sais que la bulle a déjà crevé
pour les enfants du silence
pas de doute on est bien en France
si vous considérez le pays d’où je viens
vous connaissez bien le mot rance rance (
il y a les boches à mépriser
les barbus fourbes d’à côté
et les niakoués dont il convient de se méfier
perds pas ton temps à contester
ton héritage
pour qui n’en aurait pas assez
vois-le donc fanfaronner
rond comme une pelle il clame une part d’éternité
la belle va lui accorder
comme ils sont beaux (les écorchés)
on aime à les regarder
mais si tu crois qu’ils savent comment s’échapper
oh mais choses ont bien changé?
permets permets d’en douter
en voilà une encore clouée sur son trottoir
une autre casse des miroirs
suivant une autre loi
je choisis ma défense
pour moi 48 heures sans entendre sa voix
c’est déjà une éternité
éternité je ne sais pas
mais en tout cas
c’est bien trop long
pour tous les enfants du silence
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ms. jones Paris, France
après des années de songwriting en anglais émaillées de scènes sporadiques à paris et nyc, ms. jones, aka héloïse esquié, pousse la porte du studio pour nous inviter à la suivre, en français, sur le chemin poétique ouvert par ses guitares curieuses et sa voix habitée, intemporelle, en dialogue fécond avec un monde souterrain inquiétant, peuplé et mélodieux. www.instagram.com/parallaxist8/ ... more
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